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jeudi 30 juin 2016

ENDETTEMENT DU GRAND MONTAUBAN : THIERRY DEVILLE ET "LA VÉRITÉ DES CHIFFRES"


Une page entière du Petit Journal (25 juin 2016) est consacrée aux finances du Grand Montauban (GM), la communauté d'agglomération présidée par Brigitte Barèges. Il en ressort bien entendu que nous pouvons dormir sur nos deux oreilles de contribuables : "tous les voyants sont au vert" et c'est le vice-président Deville qui le dit. 

Pour appuyer son propos, ce dernier nous livre un tableau comparatif (fait maison) dont le GM sort évidemment grandi de la petitesse de son endettement. Mais la complexité (volontaire nous allons le démontrer) du calcul utilisé, sans parler du choix des concurrents, colle assez mal avec la limpidité de la conclusion. Pourquoi, par exemple, additionner à la dette du GM celle de la ville de Montauban ? Comme souvent en pareil cas, c'est le signe que des anguilles frétillent joyeusement sous la roche... 


Tableau de M. Deville - Extrait Petit Journal du 25 juin 2016


Première anguille, de fort belle taille : voici le graphique que l'on obtient en comparant uniquement les communautés d'agglomération. On comprend pourquoi M. Deville n'hésite pas à "mixer" les données comptables :




Deuxième anguille, tapie dans le fond : La communauté d'agglo du Grand Montauban est non seulement la plus endettée de la sélection (le double de son plus proche concurrent) mais aussi la plus gourmande en impôts et taxes, une réalité dont M. Deville ne fait pas ses choux gras  :




Troisième anguille, taillée pour le grand large : En utilisant le système de calcul breveté par M. Deville (agglo+ville), nous obtenons le graphique suivant : 



Pour Castres, Cahors et Brive, et en utilisant les données officielles 2014 du ministère (derniers chiffres publiés), nous parvenons à un résultat identique à celui du sémillant expert-comptable et avocat montalbanais. Mais pour Montauban et agglo, le chiffre officiel 2014 est : 2364 € par habitant alors que M. Deville se targue en lieu et place d'un flatteur 2161 € !  
Mais diantre, d'où sortent ces "2161 €" ? Une relecture attentive de l'article nous l'apprend : selon M. Deville, la dette de "l'an dernier" du GM s'est établie à 1012 €. Or "l'an dernier", c'était... 2015

M. Deville aurait "mesuré" (le mot perd soudainement de son sens) les dettes 2014 de ses concurrents (ce que confirme nos calculs) aux dettes montalbanaises de 2015 aux fins "d'améliorer" visuellement (et dans l'esprit de l'électeur) les performances réelles de sa "saine" gestion ?

Bien entendu, les chiffres officiels ne permettaient pas de crier victoire, loin s'en faut, même après addition de carottes et de navets. Il fallait donc "optimiser" l'amplitude et quoi de tel pour cela que de "comparer" les carottes 2014 du voisin aux navets 2015 de Montauban...

Enfin, fort de ce bilan sincère et transparent, pourquoi ne pas se gausser d'un membre de l'opposition municipale, auteur (selon le Petit Journal) "d'analyses erronées" en matière de comptabilité publique. Et le journaliste d’asséner : "Thierry Deville lui a expliqué la vérité des chiffres". Doté d'un tel professeur, on comprend que le pauvre élu se "mélange les tableaux" (lire ci-dessous) ! 



Extrait du Petit Journal 25 juin 2016